Sujet tabou, sujet effrayant.
Quand il s’agit de la grossesse ou de l’allaitement, les huiles essentielles font peur.
Pourtant, certaines peuvent être utilisées et sont d’une grande aide pour gérer certains maux liés à la grossesse.
Il suffit juste de savoir lesquelles et de connaître les précautions à prendre pour une utilisation sans danger.
Tout d’abord, pour profiter pleinement des propriétés des huiles essentielles, celles-ci doivent être :
💧 Pures (100%),
💧 Chemotypées,
💧 Certifiées biologiques.
Qu’est-ce qu’un chémotype?
En fonction du biotope (ensoleillement, climat, composition du sol, altitude…), une même plante peut sécréter des essences biochimiquement très différentes.
Ces variations de composition biochimique (des huiles essentielles) engendrent la notion de chémotype (CT).
Une huile essentielle peut donc avoir la même nomination, mais avec une chémotype (CT) différente. Ce qui signifie qu’elles n’ont pas les même propriétés, ni la même toxicité et ni les même contre-indications.
Exemple :
🌱 Rosmarinus officinalis CT Cinéole : (Maroc)
Toux, rhume, bronchite.
A appliquer sur la peau.
Ne pas diffuser car HE à cétones.
🌱 Rosmarinus officinalis CT Camphre : (Sud de la France)
Problèmes musculaires.
🌱 Rosmarinus officinalis CT Verbénone : (Corse)
Problème de foie.
Autre exemple :
🌱 Thymus vulgaris CT Thujanol : Très sûr d’emploi et bien toléré par la peau
.
🌱 Thymus vulgaris CT Linalol : Très sûr d’emploi et bien toléré par la peau.
🌱 Thymus vulgaris CT Thymol : Dermocaustique et hépatotoxique à doses élevées et prolongées. Il possède des contre-indications.
Comme vous pouvez le remarquer, deux ou trois chémotypes de la même huile essentielle présenteront non seulement des propriétés thérapeutiques différentes mais aussi des toxicités très variables.
Les chémotypes vont nous renseigner :
→ Les indications,
→ Les propriétés,
→ Les dangers éventuels,
→ Les contre-indications.
Et pour définir le chémotype, il faudra prendre en compte plusieurs facteurs :
• les conditions de vie spécifiques de la plante :
– le pays,
– le climat,
– le sol.
• l’exposition des végétaux ;
• les facteurs phytosociologiques ;
• la période de récolte
⚠ La non-connaissance de cette distinction entre divers chémotypes et le manque de précision dans l’identification de certaines huiles essentielles laissent donc la porte ouverte aux incidents reliés à leur toxicité et aux échecs thérapeutiques.
Même si elles sont naturelles, les huiles essentielles présentent des risques à bien connaître.
Avant toute utilisation, il est important de savoir ces différents points :
- TOUJOURS demander l’avis d’un professionnel (spécialiste agréé en aromathérapie) avant d’utiliser une huile essentielle.
Ce n’est pas parce que c’est naturel, que cela ne peut pas être allergisant, dangereux ou toxique si mal utilisé. - PAS d’huile essentielle pendant le premier trimestre (3 mois) de la grossesse.
- PAS d’huile essentielle pendant toute la période de grossesse et d’allaitement,
SI celles-ci sont riche en cétone.
Les cétones sont des molécules très délicates à manier en raison du potentiel toxique qui les habite.
Il ne faut pas les condamner mais bien se renseigner et prendre conscience que aspect est relatif d’une huile essentielle à une autre.
« Toutes les cétones ne sont pas exactement dotées de la même dangerosité.
Il n’est pas uniquement question de quantité mais aussi de la nature de la cétone considérée (de même qu’il existe des cétones agressives dites monoterpéniques, on rencontre des cétones gentilles dites sesquiterpéniques). »
Je vous invite à lire l’article du blog de [Books of] Dante (ICI) pour plus d’information à ce sujet. - PRIVILÉGIER l’application cutanée.
⚠ TOUJOURS bien diluer votre HE dans une huile végétale au choix.
10% HE 90% HV. - PAS plus de 5 jours consécutifs d’application cutanée. Faire une pause de minimum 2 jours entre chaque. Puis, reprise SI nécessaire.
- TOUJOURS faire un test cutané dans le pli du coude.
On y dépose 1 goutte d’Huile Essentielle et on attend 24h.
Si aucune réaction allergique, on peut l’utiliser sans problème (SI l’HE est dans la liste des autorisées!). - ÉVITER d’appliquer les huiles essentielles sur les zones de la ceinture abdominale ou de la poitrine (sauf formulation adaptée et recommandation d’un professionnel).
- PAS d’exposition au soleil après une application d’huile essentielle sur la peau.
- PAS d’administration par voie orale pendant la grossesse ou l’allaitement (même celles autorisées).
- POSSIBILITÉ d’utiliser les huiles essentielles par voie olfactive ou en diffusion.
Attention toutefois de prendre les précautions nécessaires : diffusion dans une pièce pas trop petite, aérer la pièce entre chaque diffusion, et ne pas dépasser 15min de diffusion. - Bien RESPECTER les conseils d’utilisation d’une huile essentielle. Que ce soit le dosage ou le mode d’utilisation approprié, il est important de bien se renseigner avant. Vous pouvez en parler à votre naturopathe, médecin (agréé en aromathérapie) ou tout autre professionnel.
Lors de la grossesse, l’organisme de la femme se modifie et la toxicité de certaines huiles essentielles s’accroît.
Les huiles essentielles peuvent être toxiques à différents stades de la grossesse.
Elles peuvent :
→ traverser la barrière placentaire,
→ atteindre le fœtus par le biais de la circulation sanguine,
→ être abortives,
→ provoquer des malformations ou des retards de croissance extra-utérine.
Une huile essentielle est un liquide extrait, par distillation, de la partie odorante d’une plante. Qu’elle soit issue des racines, des fleurs, des feuilles, des fruits, des graines ou des écorces, elle est très puissante et contient jusqu’à 200 molécules chimiques différentes. Elle agit comme un médicament et pénètre dans tout l’organisme, via le sang.
Les actifs de l’huile essentielle passent systématiquement par le sang qui va nourrir l’embryon ou le fœtus. À ce stade de développement, celui-ci est encore très petit et une dose pourrait causer des dommages internes.
Toutes les huiles essentielles contenant des cétones sont interdites durant la grossesse. Ces substances sont en effet potentiellement neurotoxiques et peuvent provoquer une fausse-couche.
Marion Roucheux (Leslouves.com)
✅ À PARTIR du 4ème mois de grossesse (et j’insiste sur ce point!) une trentaine d’huiles essentielles sont autorisées.
De préférence par voie externe : en diffusion ou en massage – sauf sur le ventre et sur la poitrine.
- HE Basilic à Linalol (seulement avec avis médical),
- HE Bergamote (avec ou sans furocoumarines), (Photosensibilisante),
- HE Bois de Hô,
- HE Camomille Allemande (Matricaire) (seulement avec avis médical),
- HE Camomille Romaine,
- HE Camomille Noble,
- HE Cardamone,
- HE Cèdre de Virginie,
- HE Citron, (Photosensibilisante),
- HE Citron Vert, (Photosensibilisante),
- HE Citronnelle des Indes (contient des aldéhydes terpéniques), (seulement avec avis médical), (Photosensibilisante),
- HE Cumin (contient des aldéhydes aromatiques), (seulement avec avis médical),
- HE Épinette noir,
- HE Estragon,
- HE Eucalyptus Citronnée (contient des aldéhydes terpéniques), (seulement avec avis médical),
- HE Eucalyptus Radiata,
- HE Eucalyptus Smithii,
- HE Fragonia,
- HE Galangal,
- HE Gaulthérie odorante (seulement avec avis médical),
- HE Géranium Rosat (seulement avec avis médical),
- HE Géranium Égypte,
- HE Gingembre (seulement avec avis médical),
- HE Iary,
- HE Inule odorante,
- HE Kunzea,
- HE Laurier Noble (⚠ à phénols 10%),
- HE Lavande Fine,
- HE Lavande Vraie,
- HE Lemongrass (contient des aldéhydes terpéniques), (seulement avec avis médical),
- He Lentisque Pistachier (seulement avec avis médical),
- HE Litsée Citronnée (contient des aldéhydes terpéniques), (seulement avec avis médical),
- HE Mandarine, (Photosensibilisante),
- HE Mandarine Verte, (Photosensibilisante),
- HE Manuka (contient des aldéhydes terpéniques), (seulement avec avis médical),
- HE Marjolaine à Coquilles,
- HE Marjolaine à Thujanol,
- HE Menthe des champs (seulement avec avis médical),
- HE Myrthe commun (contient des aldéhydes terpéniques), (seulement avec avis médical),
- HE Néroli,
- HE Niaouli (contient des aldéhydes aromatiques), (seulement avec avis médical),
- HE Orange,
- HE Orange Sanguine,
- HE Petit Grain,
- HE Pin,
- HE Lariccio,
- HE Petit Grain Bigarade,
- HE Pin Maritime,
- HE Pin de Patagonie,
- HE Pin Sylvestre,
- HE Pruche,
- HE Ravintsara,
- HE Rhododendron,
- HE Rosalina,
- HE Rose,
- HE Saro,
- HE Tanaisie annuelle (seulement avec avis médical),
- HE Tea Tree,
- HE Thym à feuilles de sarriette (⚠ à phénols 15%), (seulement avec avis médical),
- HE Thym à Thujanol,
- HE Verveine odorante,
- HE Verveine citronnée (contient des aldéhydes terpéniques), (seulement avec avis médical),
- HE Yland Ylang III,
- HE Yland Ylang Complète.


❌ STRICTEMENT interdites :
- HE Achillée Millefeuille,
- HE Acore Calamus,
- HE Ail,
- HE Ajowan (⚠ à phénols 46%),
- HE Aneth (⚠ à cétones 30 à 45%),
- HE Anis Vert,
- HE Angélique,
- HE Armoise,
- HE Bois de Siam,
- HE Cannelle de Ceylan (feuille et écorce) (contient des aldéhydes aromatiques et des phénols (écorce à 8%, feuilles à 80%)),
- HE Cannelle de Chine,
- HE Camphre (⚠ à cétones),
- HE Carvi (⚠ à cétones 45 à 65%),
- HE Cèdre de l’Atlas,
- HE Cèdre de l’Himalaya,
- HE Ciste Ladanifère (⚠ à cétones 5 à 10%),
- HE Clou de Girofle (⚠ à phénols 80%),
- HE Coriandre (⚠ à cétones 4 à 6%),
- HE Curcuma (⚠ à cétones 65%),
- HE Cumin Officinal (contient des aldéhydes aromatiques),
- HE Cyprès Bleu (contient du β-eudesmol, potentiellement toxique pour le foetus),
- HE Cyprès de provence (sauf avis médical),
- HE Cyprès toujours Vert (sauf avis médical),
- HE Epazote,
- HE Eucalyptus à fleurs multiples (à Cryptone) (⚠ à cétones 6%), (contient des aldéhydes aromatiques),
- HE Eucalyptus Globulus,
- HE Eucalyptus Mentholé (⚠ à cétones 35 à 40%),
- HE Fenouil doux (⚠ à cétones 3 à 5%),
- HE Genévrier,
- HE Géranium Bourbon (⚠ à cétones 6 à 9%),
- HE Girofle,
- HE Hélichryse italienne, (⚠ à cétones 10 à 15%),
- HE Hysope Officinale (⚠ à cétones 50%),
- HE Katra Fay,
- HE Lantana,
- HE Laurier Noble (⚠ à phénols 10%),
- HE Lavande Aspic (⚠ à cétones 10 à 15%),
- HE Lavande Stoechade (⚠ à cétones 75%),
- HE Lavandin Abrial (⚠ à cétones 7 à 11%),
- HE Lavandin Grosso (⚠ à cétones 6 à 8%),
- HE Lavandin Super (⚠ à cétones 3 à 7%),
- HE Menthe des Champs (⚠ à cétones 30%),
- HE Menthe Pouliot (⚠ à cétones 75 à 80%),
- HE Menthe Verte (⚠ à cétones 45 à 70%),
- HE Menthe Poivrée (⚠ à cétones 32%),
- HE Nard,
- HE Noix de Muscade,
- HE Origan Compact (⚠ à phénols 65%),
- HE Origan Vulgaire (⚠ à phénols 70%),
- HE Origan d’Espagne (⚠ à phénols 70ù),
- HE Palmarosa (sauf accouchement),
- HE Persil,
- HE Pulégone (⚠ à cétones),
- HE Romarin Officinal à Camphre (⚠ à cétones 15 à 20%),
- HE Romarin Officinal à Cinéole (⚠ à cétones 5 à 10%),
- HE Romarin Officinal à Verbénone (⚠ à cétones 10 à 15%),
- HE Sarriette (⚠ à phénols 60%),
- HE Sauge Officinale (⚠ à cétones 60 à 70%),
- HE Serpolet (⚠ à phénols 30%),
- HE Tagète,
- HE Thym à Linalol,
- HE Thym à Thymol (⚠ à phénols 50%),
- HE Thym Saturéoïdes,
- HE Thujone (⚠ à cétones),
- HE Thuya Occidentale (⚠ à cétones 70%),
- HE Valériane des Indes,
- HE Verge d’Or,
- HE Zédoaire.
⚠ Pour les huiles essentielles à cétones :
× Certaines huiles essentielles à cétones sont neurotoxiques (camphre, thujone, pulégone…), sans compter que cet effet est cumulatif dans le temps.
Le processus d’intoxication est le suivant : dysfonctionnement neuronique → excitation → stupéfaction → dépression → crise clonique → coma (éventuellement suivi d’un décès).
× Certaines huiles essentielles à cétones sont abortives (sauge officinale, hysope officinale, thuya occidental…) : elles traversent la barrière placentaire et peuvent grandement endommager le fœtus.
Aussi, les femmes enceintes et celles qui allaitent, les bébés, les enfants ainsi que les personnes neurologiquement fragiles se priveront de l’emploi d’huiles essentielles à cétones.
→ Si vous voulez en savoir plus sur les huiles essentielles à acétones, je vous invite à lire l’article du blog de [Books of] Dante (ICI). Merci à elle pour ses explications ! 🙂
⚠ Pour les huiles essentielles à aldéhydes :
Un aldéhyde est un composé organique d’une structure assez proche d’une cétone, de la famille des carbonylés.
Dans le monde végétal on peut trouver deux sortes d’aldéhydes : les aldéhydes aromatiques et les aldéhydes terpéniques.
• Les aldéhydes aromatiques sont connus pour leurs propriétés anti-infectieuses alors que les aldéhydes terpéniques sont eux de puissants anti-inflammatoires et antiseptiques aériens.
Les aldéhydes aromatiques sont connus pour leur dermocausticité et l’irritation des muqueuses, cependant utilisés aux doses thérapeutiques conseillées, elles ne présentent pas de toxicité connue à ce jour. Faisant partie des molécules les plus puissantes des huiles essentielles, elles sont à manipuler avec précautions.
NB: Les huiles essentielles contenant des aldéhydes aromatiques sont déconseillées aux enfants de moins de 5 ans.
• Les aldéhydes terpéniques sont dermocaustiques et provoquent parfois des irritations des muqueuses.
NB : Les huiles essentielles contenant des aldéhydes terpéniques doivent toujours être utilisées en dilution dans un support huileux.
L’effet irritant de ces huiles peuvent parfois avoir une action lacrymogène et tussigène chez les personnes sensibles.
→ Pour en savoir plus sur les Aldéhydes, je vous invite à lire l’article du blog Les Litsée Citronnées (ICI). Merci à elle pour ses explications ! 🙂
⚠ Pour les huiles essentielles à phénols :
Les phénols composent une famille moléculaire aux propriétés excessivement puissantes. De vraie dynamite !
Mais pas de panique, il faudra juste être prudent en les utilisant. 🙂
Ils sont : anti-infectueux, antibactériens, toniques, antivirales, antifongiques, anti-oxydantes, antalgiques, anti-inflammatoires, …
Ce sont également de puissant dermocaustiques.
En application pure sur la peau et les muqueuses, ils peuvent s’avérer irritant voir même brulant. C’est pour cela qu’il faut bien les diluer de la manière suivante :
– Muqueuses : 1 % max.
– Peau : 5 % max.
→ Je vous invite à en apprendre un peu plus via l’article de [Books of] Dante, juste ICI.
CN.